...de trois journalistes
Les organisations de défense des droits de l'homme Human Rights Watch et Amnesty International ont dénoncé samedi soir le bref enlèvement du président de l'ONG Memorial, Oleg Orlov, et de trois journalistes, à Nazran en Ingouchie (Caucase russe), peu avant une manifestation anti-Poutine violemment dispersée samedi.
"Ce délit horrible a un motif clair, réduire au silence des voix indépendantes. Nous avons besoin de davantage de reportages sur l'Ingouchie et pas de moins", a affirmé Holly Cartner, le responsable de HRW pour l'Europe et l'Asie centrale dans un communiqué.
"Le gouvernement russe doit prendre immédiatement des mesures pour enquêter sur l'enlèvement et le mauvais traitement dont ont été l'objet Oleg Orlov et les trois journalistes. Il doit poursuivre en justice les personnes suspectées de violer la justice", indique également Amnesty International dans un communiqué.
M. Orlov, rencontré par l'AFP à Nazran, a dénoncé une "attaque sans précédent" des autorités contre son ONG, qui recense les abus commis dans le cadre de "l'opération antiterroriste" menée par Moscou dans le Caucase.
Il avait été enlevé dans la nuit de vendredi à samedi par des hommes en uniforme, armés et masqués, en compagnie de trois journalistes de la dernière grande chaîne de télévision russe indépendante, Ren-TV, Artem Vissotsky, Stanislav Goriatchev et Karen Sakhinov. Tous quatre avaient été relachés au bout de quelques heures.
Selon des "sources au sein de la police locale" citées par l'agence Interfax, l'enlèvement a été organisé par "des militaires". L'armée et le KGB sont régulièrement accusés d'exactions et d'arbitraire dans cette république voisine de la Tchétchénie.
M. Orlov a évoqué un "possible lien" entre son enlèvement et l'organisation plus tard dans la journée à Nazran d'une manifestation non-autorisée dénonçant les abus des forces de l'ordre dans la région et leur recours aux enlèvements.
le monde , le 25/11/2007