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L'inertie de l'Europe devant les crimes contre l'humanité est inacceptable.
 
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 De Nathalie Nougayrede reporter au Monde

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2 participants
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Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 19/05/2006

De Nathalie Nougayrede reporter au Monde Empty
MessageSujet: De Nathalie Nougayrede reporter au Monde   De Nathalie Nougayrede reporter au Monde EmptySam 03 Juin 2006, 05:28

En Tchétchénie, les forces russes et leurs milices multiplient les exactions envers les femmes.


(27 octobre 2004)



Disparitions, viols, assassinats : depuis les récents attentats commis en Russie, la psychose des "veuves noires" alimente un regain de violences contre les habitantes de la République rebelle.
Par Natalie Nougayrède, à Grozny pour Le Monde


Enveloppés de plastique, les trois corps ont été retrouvés le 7 octobre, ensevelis en bordure d'une route de Grozny. Des ouvriers chargés de creuser les fondations d'un équipement électrique, dans le quartier de Zavadskoï, les ont heurtés de leurs pelles. Ils étaient enfouis à environ un mètre de profondeur, sur un terrain qui, il y a encore six mois, était le lieu de campement d'une unité de l'armée fédérale russe. Les sacs en plastique contenaient les cadavres de trois femmes en état de décomposition avancée. L'expertise des services du procureur local les a décrits ainsi : "Ossements de trois femmes. Résidus de tricots noirs, de jupes. Chaque crâne porte à l'arrière la marque d'un "controlni vistrel" - impact de balle mortel -."

Après ce genre de découverte macabre, en Tchétchénie, le bouche-à-oreille est la seule façon de tenter d'identifier les victimes. Les habitants savent à l'avance que l'enquête officielle n'aboutira jamais. Il faut s'en remettre à d'autres moyens : le recoupement méticuleux, difficile, des récits de disparitions de femmes, enlevées par des hommes armés et masqués, qui peuvent être tout aussi bien des soldats russes que des membres des milices tchétchènes prorusses.

Les familles de femmes disparues sont le plus souvent tétanisées à l'idée de témoigner. Le viol constitue, en Tchétchénie, un tabou terrible, qui jette le déshonneur sur tout le clan. De surcroît, signaler la disparition d'une femme attire automatiquement les soupçons du FSB, les services secrets russes : "Ne serait-elle pas partie rejoindre les rangs des kamikazes ?", interrogent-ils.

La télévision russe entretient la psychose des "veuves noires", en diffusant des documentaires sur les femmes kamikazes tchétchènes, décrites comme "transformées en zombies, droguées et violées jusqu'à la soumission pour commettre des crimes". La récente vague d'attentats terroristes en Russie, attribués généralement à des "veuves noires", a donné lieu en Tchétchénie à un regain de violences militaires contre les femmes.

Dans un appartement de Grozny, aux murs suintants et à la façade perforée d'impacts d'obus, une jeune habitante, Angela, décrit cette terreur qui s'accroît. A Argoun, deux habitantes ont été enlevées en pleine rue, en septembre, par des hommes armés circulant en véhicule militaire russe, sans que l'on sache si les ravisseurs sont russes ou tchétchènes.

"Les hommes armés, russes ou tchétchènes, font la loi ici, dit Angela : ils sont primitifs, dégénérés par la guerre et ne manifestent pas le moindre respect pour la tradition tchétchène qui interdit de s'en prendre à une femme. Quand ils voient une femme, ils la voient nue, c'est tout."


"CHASSE AUX WAHHABITES"

Dans le quartier de Mikroraïon, aux longues enfilades d'immeubles de béton ravagés par les bombardements, une autre Tchétchène, Pétimat, raconte comment elle s'efforce d'échapper aux rafles en évitant de porter, dans la rue, le voile serré islamiste qu'elle revêt dans l'intimité de son logement. "Je le desserre, je laisse échapper des cheveux. Parfois je vais jusqu'à me maquiller. Ma mère est terrifiée à l'idée que des soldats m'enlèvent. Ils font la chasse aux wahhabites et visent les femmes. Pour eux, "wahhabite" est synonyme de "terroriste"."

Agée d'une vingtaine d'années, Pétimat fait partie de cette jeunesse radicalisée tchétchène qui sympathise avec les groupes fondamentalistes et se dit adepte d'un "islam pur", en rupture avec les traditions soufies tchétchènes observées par la génération plus âgée. "Notre peuple subit un génocide. Mais la nouvelle génération est merveilleuse ; elle est endurcie, elle prie, elle apprend le Coran et chaque nouvelle torture, chaque nouvelle persécution ne fait que la tourner de plus en plus vers les enseignements du Prophète", dit Pétimat, l'air un peu illuminé.

Pour elle, le drame de Beslan est indigne de figurer comme une action de "résistance à l'occupant russe". "Car ceux qui l'ont commis s'en sont pris à des enfants, et cela est contraire à notre combat", dit-elle.

L'attaque de l'école ossète, dans laquelle plus de 330 personnes ont péri, relève, selon elle, d'une sombre manipulation des services secrets russes. "Certains des membres du groupe terroriste avaient longuement séjourné dans des prisons russes avant d'être relâchés pour cette opération !", assure-t-elle, reprenant une "théorie du complot" assez répandue au sein de la population.

La tragédie de Beslan a avant tout inspiré à la majorité des Tchétchènes un profond sentiment d'accablement. "Comment ont-ils pu faire ça ?", dit, en larmes, une mère de famille, à la seule évocation de la prise d'otages. "C'est une chose terrible pour nous, Tchétchènes, car nous en sommes tenus, collectivement, pour responsables", explique-t-elle. Puis elle ajoute, lentement : "Beslan a été rendu possible parce que la vie, en Tchétchénie, depuis toutes ces années de guerre, n'a plus de signification. Elle ne vaut plus rien. Cet acte nous a révoltés. Mais qui, en Russie, s'est indigné de la mort de tant de nos enfants dans les bombardements ?"

Plus loin, au sud, dans les montagnes, la guerre poursuit ses ravages. Aslan fume cigarette sur cigarette, assis sur un banc. Il livre un rare témoignage sur les tortures pratiquées dans la région de Vedeno, sur la base "Vostok", rattachée à l'armée fédérale russe. Ce jeune Tchétchène fait partie d'une unité spéciale pro-russe de 300 hommes tchétchènes, opérant sous le commandement de Soulim Iamadaev, un chef de bande armée rallié à Moscou.

"Là-bas dans les forêts, raconte Aslan, notre base est chargée de traquer les "boeviki" - combattants indépendantistes -. Tous les jours, pendant les patrouilles, il y a des affrontements armés, et tous les jours, un ou deux de nos gars sont tués. Les télés russes ne parlent jamais de ça. Beaucoup d'entre nous perdent aussi une jambe ou un pied sur les "fougassi" - mines artisanales - posées par les boeviki. Voilà comment on procède. On fait des descentes dans les villages, on rafle des jeunes hommes. On les emmène sur notre base, où plusieurs pièces s'ouvrent sur une grande cour. On en met un par pièce, entouré de dix hommes qui s'occupent de lui. Là, on les bat et on les torture à l'électricité. On appelle ça "faire tourner la machine". Parfois ils meurent. On les jette. Il y a des caches souterraines."

"En général, ils se mettent à donner des noms, des adresses", poursuit froidement Aslan, âgé d'une vingtaine d'années, qui affirme être payé 12 000 roubles (environ 350 euros) par mois par l'armée russe. "On dresse des listes. On prend nos véhicules et on part à la recherche de ces hommes, parfois jusqu'à Grozny. On attrape des gens et on les ramène à notre base. Et ainsi de suite...", raconte-t-il. Quelques jours après ce témoignage, la télévision russe a diffusé les images d'une cérémonie solennelle au Kremlin. Vladimir Poutine distribuait des médailles à des militaires prenant part à "l'opération antiterroriste dans le Caucase du Nord". "S'il y avait plus de gens comme vous, notre pays irait encore plus de l'avant", disait le président russe. Parmi les médaillés figurait Rouslan Iamadaev, frère et proche associé du commandant de la sinistre base "Vostok".

© Le Monde
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Kalachnikov




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MessageSujet: Kalach   De Nathalie Nougayrede reporter au Monde EmptyMer 14 Juin 2006, 07:49

Cool

il faudrait demander à J Chirac des explications.
mais ses préoccupations sont ailleurs. on le comprend.

Salut à tous Rolling Eyes kalach
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De Nathalie Nougayrede reporter au Monde
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