Une vidéo de la prise d'otages de Beslan conterdit la versio

Une vidéo contredisant la version officielle du dénouement de la prise d'otages de l'école russe de Beslan, en Ossétie du Nord, en septembre 2004, a été diffusée lundi 30 juillet sur le site Internet pravdabeslana.ru ("La vérité sur Beslan"), par une association proche des familles des victimes.
En tout, 332 personnes, dont 186 enfants, avaient trouvé la mort lors d'une prise d'otages menée par un commando armé composé de Tchétchènes et d'Ingouches. La plupart des victimes ont péri dans l'incendie survenu au moment de l'assaut lancé par les forces spéciales russes, au troisième jour de la prise d'otages.

Selon la version officielle, l'assaut contre l'école remplie d'enfants a été lancé à la suite de l'explosion intempestive de bombes artisanales fixées par le commando pro-tchétchène dans le bâtiment. "Nous avons sorti les enfants et aucun n'avait reçu d'éclats" de ces bombes, pleines de billes d'acier, déclare dans la vidéo un démineur présenté comme Bakhtiar Nabiev, commandant du génie civil de la 58e armée, mais dont le visage n'apparaît pas à l'image. "Le trou dans le mur n'est pas dû à cette explosion. Quelqu'un a tiré" de l'extérieur, dit-il encore sur ce film, daté de quelques heures après l'assaut.

RÉOUVERTURE DE L'ENQUÊTE

Dans le passé, plusieurs éléments accréditant la thèse d'un tir de sniper ou de l'utilisation de grenades incendiaires avaient déjà remis en question la version des autorités russes.

Après avoir reçu cette vidéo "par la poste" d'un expéditeur anonyme, selon l'AFP, le Comité des mères de Beslan espère une réouverture de l'enquête. "Nous allons déposer une requête au parquet pour que Nabiev soit interrogé" et confirme les propos qu'il tient dans la vidéo, a déclaré Soussana Doudieva, la présidente du Comité. Selon elle, "cette vidéo faisait partie des pièces de l'enquête que le parquet avait décidé de ne pas utiliser. A l'époque, quand nous la leur avions demandée, ils avaient répondu qu'elle avait été perdue". Bakhtiar Nabiev a témoigné lors du procès de Nourpachi Koulaev, le seul preneur d'otages survivant, rappelle Marina Litvinovitch, militante d'opposition à l'origine du site "La vérité sur Beslan". "Mais il n'avait alors pas dit les choses si ouvertement", estime-t-elle.

Le parquet de la République d'Ossétie du Nord, chargé du dossier, a indiqué qu'il n'avait pas encore visionné le document et ne pouvait donc pas confirmer son authenticité.

Par ailleurs, des proches des victimes viennent de déposer une requête devant la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg pour contester la version officielle.

Le monde

deux vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=Ut-8tVU02gs

https://www.youtube.com/watch?v=ZXcFtA-6_ck&mode=related&search=