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L'inertie de l'Europe devant les crimes contre l'humanité est inacceptable.
 
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 le dernier article d'Anna

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vinka




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MessageSujet: le dernier article d'Anna   le dernier article d'Anna EmptySam 08 Sep 2007, 15:18

Ci-dessous, le dernier article inachevé d'Anna Politkovskaïa qui devait être publié dans le journal Novaïa Gazeta.

Devant moi chaque jour, des dizaines de dossiers. Ce sont les copies des dossiers judiciaires de gens déjà condamnés à la prison chez nous, ou poursuivis, pour "terrorisme". Pourquoi avoir mis le mot "terrorisme" entre guillemets ? Parce que l'écrasante majorité de ces gens n'a de terroriste que le nom. Et cette pratique de "désigner des terroristes" a non seulement remplacé en 2006 toute vraie lutte antiterroriste, mais elle a elle-même commencé à générer de nouveaux terroristes en puissance, qui veulent se venger.

Quand le parquet et les tribunaux travaillent non pas au nom de la loi et de la punition des coupables, mais sur commande politique, pour produire des statistiques antiterroristes qui fassent plaisir au Kremlin, alors les affaires pénales se multiplient. La chaîne de "production d'aveux sincères" garantit parfaitement de très bons résultats dans la "lutte contre le terrorisme" au Caucase du Nord. Voici ce que m'ont écrit les mères d'un groupe de jeunes Tchétchènes condamnés : "... Au fond, ces prisons correctionnelles se sont transformées en camps de concentration pour les condamnés tchétchènes. Ils subissent des discriminations pour raisons ethniques. On ne les laisse pas sortir des cellules d'isolement et du cachot. La majorité ou presque tous ont été condamnés sur la base d'affaires fabriquées, sans preuves. Dans ces conditions atroces, humiliés dans leur dignité humaine, ils apprennent à tout haïr. Et c'est toute une armée qui reviendra chez nous avec ces destins détruits, ces idées perverses..." Pour dire vrai : j'ai peur de leur haine. J'ai peur parce qu'elle sera sans limites. Tôt ou tard. Et ce ne sont pas les juges d'instruction qui les ont torturés qui seront les victimes, mais nous tous. Cette question des "terroristes désignés" , c'est la confrontation entre deux approches idéologiques de ce qui se passe dans la "zone d'opération contre-terroriste au Caucase du Nord" : faut-il combattre avec la loi contre les sans-loi ? Ou faut-il frapper leur arbitraire avec notre arbitraire ? Les deux approches se heurtent et provoquent une étincelle, pour le présent et pour l'avenir. Le résultat de cette "désignation de terroristes", c'est l'augmentation du nombre de ceux qui ne veulent pas accepter tout cela. Récemment, l'Ukraine a extradé à la demande de la Russie un certain Beslan Gadaev, tchétchène, qui avait été arrêté début août lors d'un contrôle d'identité en Crimée, où il s'était réfugié. Voici quelques lignes de sa lettre datée du 29 août :
"... Après qu'ils m'ont extradé d'Ukraine à Grozny, ils m'ont amené dans un bureau et m'ont aussitôt demandé si j'avais tué des gens de la famille Salikhov, Anzor et son ami, "le camionneur" russe. J'ai juré que je n'ai tué personne et n'ai versé le sang de personne, ni russe ni tchétchène. Ils ont affirmé : "Non, tu as tué." De nouveau, j'ai nié. Après que je leur ai répondu une deuxième fois que je n'avais tué personne, ils ont commencé à me battre. Ils m'ont d'abord donné deux coups de poing près de l'oeil droit. Pendant que je reprenais conscience après ces deux coups, ils m'ont garrotté et menotté les bras devant, et ils m'ont fourré entre les jambes un tuyau pour que je ne puisse pas bouger les bras. De toute façon, j'étais menotté. Ensuite, ils m'ont pris, plus précisément ils ont pris les extrémités de ce tuyau qui était fixé sur moi et ils m'ont pendu à deux petites tables proches, d'une hauteur d'environ un mètre. Tout de suite après qu'ils m'ont pendu, ils m'ont attaché des câbles aux petits doigts. Quelques secondes après, ils ont commencé à m'envoyer des décharges électriques et en même temps ils me battaient avec des matraques en caoutchouc, partout où ils pouvaient. Ne supportant plus la douleur, je me suis mis à crier, à prononcer le nom du Tout-Puissant, à les supplier d'arrêter ça. En réponse, pour ne plus entendre et écouter comme je criais, ils m'ont enfilé un sac noir sur la tête. Je ne me souviens plus exactement combien de temps cela a duré, mais j'ai commencé à perdre connaissance à force de douleur.
(putain !)Voyant que je perdais connaissance, ils m'ont enlevé le sac et demandé si j'allais parler. J'ai répondu que oui, bien que ne sachant pas quoi leur dire. J'ai répondu de sorte qu'ils cessent de me torturer, un temps au moins. Ensuite, ils m'ont dépendu, ils ont retiré le tuyau et m'ont jeté sur le sol. Ils ont dit : "Parle." J'ai répondu que je n'avais rien à leur dire. En réponse, ils m'ont de nouveau frappé à l'oeil droit avec le même tuyau auquel ils m'avaient accroché. Sous les coups, je suis tombé sur le côté et, semi-inconscient, j'ai senti qu'ils se mettaient à me battre partout... Ils m'ont à nouveau pendu et ils ont recommencé la même chose qu'avant. Je ne me souviens pas combien de temps cela a duré, sans cesse ils versaient de l'eau sur moi. Le lendemain, ils m'ont lavé et m'ont enduit le visage et le corps avec quelque chose. Vers l'heure du déjeuner, un agent en civil est venu me voir pour dire que des journalistes étaient là et que j'allais devoir avouer trois meurtres et un acte de banditisme, menaçant de tout recommencer et de m'humilier aussi sexuellement si je ne m'exécutais pas. J'ai accepté. Après que j'ai donné l'interview aux journalistes, ils m'ont à nouveau menacé d'humiliation et m'ont forcé à reconnaître que tous les coups qu'ils m'avaient donnés, je les aurais prétendument reçus en cherchant à m'échapper..." L'avocat Zaour Zakriev, chargé de la défense de Beslan Gadaev, a déclaré aux collaborateurs du centre de défense des droits de l'homme Mémorial que son client a été victime de violence physique et psychologique au commissariat de police de la région de Grozny. Selon la déclaration de l'avocat, son client a reconnu de fait avoir attaqué en 2004 des agents des forces de l'ordre. Mais les agents du commissariat de police de la région de Grozny ont décidé de le faire avouer aussi pour toute une série de crimes qu'il n'a pas commis dans le village de Stari Atagui, dans la région de Grozny. Selon l'avocat, les violences atroces dont il a été fait usage ont laissé des lésions visibles sur le corps de son client. A l'infirmerie du centre de détention préventive de Grozny, où se trouve actuellement B. Gadaev (poursuivi pour "banditisme", d'après l'article 209 du code pénal de la fédération de Russie), une expertise médicale a constaté de nombreuses traces de coups, des séquelles sous forme de cicatrices, des écorchures, des ecchymoses, des côtes cassées, et noté que le patient se plaint de ses organes intérieurs. L'avocat Z. Zakriev a adressé au parquet de la république de Tchétchénie une plainte pour toutes ces graves violations des droits de l'homme.

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