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 A Paris , malgrès la censure russe

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vinka




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Localisation : Paris
Date d'inscription : 30/07/2007

A Paris , malgrès la censure russe Empty
MessageSujet: A Paris , malgrès la censure russe   A Paris , malgrès la censure russe EmptyMar 15 Jan 2008, 04:21

"J’ai tout fait pour que l’exposition ne parte pas à Paris ", avoue le ministre russe de la culture Alexandre Sokolov, le 10 octobre dernier. Il juge que cette manifestation est « une honte pour la Russie », et dénonce le caractère « pornographique » de certaines œuvres. Mais voilà, n’en déplaise au factotum de l’ère Poutine, l’exposition présentée en mars 2007 à la galerie moscovite Tretiakov est bel et bien à Paris (1). Amputée, elle présente néanmoins plus de cent cinquante œuvres d’artistes engagés contre l’aliénation collective : créations en forme de prises de position explicites ou œuvres aux contours et lectures plus subtiles.

Parmi les pièces dérobées aux yeux du public se trouve, par exemple, le photocollage représentant le baiser de deux soldats au cœur de la neige russe. Intitulée l’Ere de la miséricorde et signée par le duo sibérien Blue Noses, cette œuvre de 2004 n’a pas pu éviter de passer sous les fourches caudines de la censure. Il en est de même d’un autre photocollage associant le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et l’ex-égérie de la « révolution orange » Ioulia Timochenko, dans leur plus simple appareil. Ce sont deux cas emblématiques de la vingtaine d’œuvres que ne verront donc pas les Parisiens dans la grande rétrospective que consacre depuis le 21 octobre La Maison rouge au sots art – contraction de socialisme et art.

Malgré ces manques, l’exposition révèle toute l’actualité de ce mouvement culturel. Plus de trente ans après sa création, les slogans déroutants du sots art n’ont donc pas fini de déranger un Etat russe qui, sous le vernis du changement, n’en conserve pas moins des stigmates autoritaires. C’est aussi ce que démontre cette rétrospective qui, au-delà de son ambition pédagogique servie par une judicieuse chronologie, ne se contente pas de montrer les créations des années Brejnev et Andropov, à l’heure du manifeste fondateur en 1974. « Le sots art, c’est la découverte de l’éclectique et de l’ambivalence des esprits de nos contemporains, pouvait-on y lire. Le sots art, c’est l’élimination de la caution solidaire de la peur face à l’antiesthétique. »

Le tout-puissant symbole, et l’art de son détournement permanent, voilà deux des lignes de force de ce mouvement. C’est au début des années 1970 que Vitaly Komar et Alexander Melamid ont posé les bases du sots art – en référence au pop art – pour détourner les images de la propagande massive et de l’art officiel, pour les rendre dérisoires et aberrantes, non sans quelques touches d’ironie ludique.

Nul doute que les héritiers de ce mouvement multidisciplinaire et indiscipliné peuvent faire leurs ces objectifs. Il suffit de se rendre dans les ultimes salles pour y voir leur vision de l’actualité de l’après-perestroïka, la courte période qui fut la plus conciliante pour ce mouvement de douce contestation des ordres établis. On sourit à la vue du désuet Spoutnik gisant par terre, avec musique synthé-symphonique en boucles hiératiques et lapin rouge effondré, une réalisation du jeune Moscovite Rostan Tavasiev. On s’y délecte de la vidéo minimale d’Alexandria Khlestina à la gloire de Volodia, sauveur postcolonial sur une douce-amère mélodie angolaise de Santokas. On y retrouve quand même quelques drôles de clips bricolés à la sulfateuse du groupe Blue Noses, où perce leur aversion de cette sale guerre de Tchétchénie et leurs doutes moqueurs quand à la logorrhée CNN, et puis on apprécie à sa mesure leur terrible triptyque Poutine-Pouchkine-Jésus...

Un art pas uniquement « joli-joli », toujours politique, qui prend souvent le parti d’en rire, même si sous ces traits d’humour s’esquissent des desseins autrement plus sombres.


jusqu'au 20 janvier

"a maison rouge"
10 bd de la bastille
12eme Paris
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